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Brin de temps

Le jour s’enfonce dans les teintes foncées

Le mois s’étend baryton dans la tête enfoncée

L’année se tricote autant de silences effrontés

Que de voix des bonheurs aux visages fondés

J’ai toujours su que le matin déboulait jusqu’au soir mais

Je n’avais jamais pensé que le soir me racontait les après-midis

De distraction, d’étude qui me défiaient et de rêves maudits

Les après-midis qui se réveillaient au beau milieu des

conversations que je n’ai jamais eues

Quelque part à deux heures et demi

Les yeux aimants au bord de l’ordi

Avec le soleil qui n’est jamais déchu

 

Ma bouche autour du cœur, les hypothèses en photos

Je me retournais les gens dans ma tête

J’avais comme envie de leur parler

Ou faire tout comme

Mes notes de cours, les intentions coupées au couteau

Je me détournais du sens de ma quête

Je voulais être un peu de vie pour aller

Refaire tout l’homme

Ou faire tout comme

 

Le printemps en fenêtre sur ses branches me tombait sous l’évidence,

Je voulais être le printemps

Pour moi et pour quelques-uns,

Pour quelqu’un, pour un

Pour un brin de temps plus vieux

Être un grain plus lumineux

 

Le matin a fini d’écrire ses pages non controversées

Le soir prend soin d’avoir le contrôle renversé

Le vendredi soir est travaillé.

J’ai pensé le vendredi.

J’ai dépensé, vendue.

 

Jeune, j’attends, J’aime

Étendue au sourire accent aigue, je patiente, oui,

les minutes trop universitaires le vendredi

Le chant routinier, je n’entonne

Mais plutôt une mélodie qui encore m’étonne.

C’est ce qu’il voit à travers. Un protagoniste demi sérieux aspiré par la bouteille , un homme qui peut expirer ses tendances aventurières. Pareil pour elle aussi, de son côté. Ils sont aveuglés par le plafond, mais c’est pas grave, tout le mal fond, si y en a. Ça bouge, ça vibre, ça tourne, mais rien de dangereux. Juste le temps qui file un bon coton pour une nouvelle fois. Non, ils ne vivent pas de problèmes profonds, ils veulent juste évanouir leur quotidien pour une autre soirée. C’est le plaisir de vivre presque soir après soir, c’est le plaisir de voir joie après joie leur reflet presque faussement noyé dans le verre. C’est le sentiment d’accomplissement qui se pointe , même s’ils ne peuvent pas vraiment dire si c’est grâce à leur immersion dans le bain social ou si c’est grâce à leurs quêtes d’envies dans un 5 à 7. La chance de vivre n’étant pas donnée à tous, ils doivent ralentir la tristesse qui pourrait survenir, ou les épées de Damoclès qui tombent n’importe quand. Le survivre-ensemble est donc une partie essentielle de la vie.

 

Pour ralentir, sa tête est la première. Le stupid smile est donc de rigueur, parce que maintenant la pièce revêt un habit fort humoristique tout à coup. Elle, c’est sa gorge déployée au 1,1 seconde qui tend à conclure un état d’esprit élevé. Ou bas. Ou les deux vu comment ça se retourne à l’envers. Et surtout son estomac dans moins d’une minute. Lui est toujours fier de ces moments-là, car c’est pas que rigolo. D’un état second à un second état, il est vraiment dans tous ses états. C’est donc aussi très instructif pour lui. S’il calcule bien, il vit au moins trois seconds états aux deux semaines, quatre quand ça va bien. Sa palette des Personnalités de la Semaine s’élargit; on pourrait presque qualifier ça d’exploit. En fait, il se dit que l’exploit là-dedans, c’est surtout qu’il s’en souvienne, lui. Pas son ami à côté avec ses photos mobiles. Débiles. Et pas que les photos, l’ami aussi. Elle? Elle aime oublier Francis le gars pas si pire à l’université et la fille qui parle dans son dos à l’occasion. Qui n’est même pas son amie, juste l’amie de quelqu’un d’autre dont elle ne se rappelle plus le nom ,et pas seulement dans son état second. Séduire ou être séduite, telle est aussi la question féminine qui se pose. Quoique, pour lui, c’est un peu la même chose, quoiqu’il ait parfois des fractions de pensée qui se résume à : En mémoire de mon ex. Parce que c’est elle qui est partie sans qu’il le veuille. C’est comme si elle avait été atteinte d’une déficience amoureuse , une maladie psychologique auto-immune inexplicable; malade, sa présence diminuait, peu à peu son amour mourrait. Bref, voici un verre, se dit-il, le verre qui m’enlève les revers de l’esprit. Une gorgée, plus d’ex. Et elle, celle qui pense à Francis, entre deux bouteilles, elle se dit que cela ne sert à rien de penser à lui, de construire une pseudo amitié qui mènerait à une pseudo relation de toute façon. Bye bye Francis.Bonjour barman. À 1heure du matin un samedi évidemment. Avec deux-trois pseudo copines.

 

 

Il ouvre les yeux pour ouvrir un mal de bloc non imaginaire à dix heures le matin. Atroce, ce n’est pas le mot, catastrophe naturelle intense à 10 sur l’échelle de Richter est l’expression. Mais ca passe, ca se passe vite. Surtout pour aller aux toilettes, mais cela reste un détail. Elle, elle se réveille à 1:05 de l’après-midi et tout est fermé chez elle, que ce soit les yeux , sa bouche, ou son caractère. Mais elle émerge, lentement, reprend son entrain tranquillement pour reprendre son train-train régulier.

 

C’était deux tronches de vie du samedi soir. Fin.