Le jour s’enfonce dans les teintes foncées
Le mois s’étend baryton dans la tête enfoncée
L’année se tricote autant de silences effrontés
Que de voix des bonheurs aux visages fondés
J’ai toujours su que le matin déboulait jusqu’au soir mais
Je n’avais jamais pensé que le soir me racontait les après-midis
De distraction, d’étude qui me défiaient et de rêves maudits
Les après-midis qui se réveillaient au beau milieu des
conversations que je n’ai jamais eues
Quelque part à deux heures et demi
Les yeux aimants au bord de l’ordi
Avec le soleil qui n’est jamais déchu
Ma bouche autour du cœur, les hypothèses en photos
Je me retournais les gens dans ma tête
J’avais comme envie de leur parler
Ou faire tout comme
Mes notes de cours, les intentions coupées au couteau
Je me détournais du sens de ma quête
Je voulais être un peu de vie pour aller
Refaire tout l’homme
Ou faire tout comme
Le printemps en fenêtre sur ses branches me tombait sous l’évidence,
Je voulais être le printemps
Pour moi et pour quelques-uns,
Pour quelqu’un, pour un
Pour un brin de temps plus vieux
Être un grain plus lumineux
Le matin a fini d’écrire ses pages non controversées
Le soir prend soin d’avoir le contrôle renversé
Le vendredi soir est travaillé.
J’ai pensé le vendredi.
J’ai dépensé, vendue.
Jeune, j’attends, J’aime
Étendue au sourire accent aigue, je patiente, oui,
les minutes trop universitaires le vendredi
Le chant routinier, je n’entonne
Mais plutôt une mélodie qui encore m’étonne.