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Le fou d’orage

Mis en échec

« Je te veux et je t’en veux »,

Déclara tout envenimé

Le fou d’orage

 

La reine le frôla pour une dernière fois

Voilà ses tempêtes qui le prennent en otage

Et les siennes, qu’est-ce qu’elles sont belles

Elles dévorent, elles dévient, écrivaines

Les passages de son âme encore mal écrits

 

On a entendu le silence après la pluie

Qui faisait le beau temps dans les yeux du fou

Toutes les paroles absentes de sa bouche

Évidente qui ne faisait que du vent

 

Le fou a touché la solitude

La partie, elle a gagné

La reine ne le voit plus

Le sourire, elle l’a perdu

Le fou a pris la fuite,

Gagnant du temps,

Comme à l’habitude

 

Mais il lui manque une case

Pour s’échapper d’une femme de toutes les natures

Qui ne peut être détrônée de son ciel mature

La fureur des sentiments, longtemps elle cause

 

Mais il se dit qu’il ne va pas se caser

Car les tempêtes, si belles qu’elles soient

Ne sont jamais que des paysages éphémères

Qui rendront sa folie que plus amère.

Mon nom est personne

Je marche tranquille sur un miroir de lune du matin. Bouche close, mon pied flotte l’ombre vers la prochaine seconde , mes gestes éclosent au contact de vos lèvres. Je les lis, et je croque vos paroles en bulle destinées à l’autre face devant vous. Je les tape du revers de ma main, elles s’envolent : Coucou!

Rien de grave, à part vos yeux ébahis, qui auront du mal à suivre mon ombre. Même si elle est énorme, ténébreuse, je ne suis rien, je ne suis personne; mon nom est personne. Mon ombre me rapetisse, mais cela ne m’empêche pas de fabriquer des trappes et tisser mes pièges pour vous faire crier un peu. Alors avec mon crayon d’ombre, j’imbrique des traces et lisse mes parcours de ville pour tourmenter un peu le quotidien de monsieur, madame, mademoiselle, jeune homme, vous! Mes cheveux bouclés par le vent ajoutent des flammes à mon ombre fardeau ,tandis que je laisse tomber la charge de mes aveux sur le chemin. Tandis que je tourne et je tourne encore sur les trottoirs , parce que je n’ai pas de nom, je retourne et retourne encore les histoires qui trottinent , parce que je suis personne, je suis une voleuse de temps, je suis une intruse de vos maisons sur pattes, je suis invisible, je suis l’ombre de mon ombre.

 

J’échange deux chapeaux melon de ces deux vieux messieurs dans le Café, leurs cannes sont tombées. Ils se regardent, il se disputent entre eux. Finalement j’emprunte le chapeau au monsieur rouge fumant qui crie son énervement sur son ami devant. Je souris, je pars, je suis une souris à part. Je m’en vais continuer à m’immiscer chez vous. Bouh! Une dame de classe qui marche à reculons, et moi qui avance à son endroit. Je vois un homme lié à sa valise à toute allure. Je la frappe du pied, et volent des papiers, des papiers, et encore des papiers. La colère est de la partie, mais moi je suis déjà loin partie.

J’ai déjà souffert, rien de grave, je suis l’inconnue de la ville, mon nom est personne!

 

Je monte sur le toit d’un magasin de chaussures, je prends le violon, je vous fracasse les oreilles d’une violence symphonique. Mon chapeau melon m’aveugle, mon ombre est dégrisée, des têtes de nœuds osent regarder plus loin que leur nez. Certaines se regardent entre elles, jetant des points d’interrogation à mon effigie. D’autres rient de la folie. Je joue et je rejoue : Mon nom est personne! Mon nom est personne! Violon en cible majeure, ma voix tourbillonne dans les méandres du résonnement. Les bruits cassent net. J’ouvre mes ailes en croix, personne ne me regarde en bas, car je suis fantôme.

Plus d’ombre, je me tombe.

 

 

 

 

 

 

( Je ne suis pas morte, je suis envie)