Des ronds roulant le long de la ligne
Des courbes creusant les larmes marines
L’horizon accueille ses enfants
Ces fenêtres en forme de télévision
trimballées par la mer en détresse

 
Voyageurs hublots
Aux carcasses bagarreuses
semblent maîtriser les courants
sur un air de jeunesse matelot
Semblent caresser les vagues heureuses
jusqu’à ce moment

Moment où
Les hublots, grattés de fond en ombre par l’outil du temps,
se lassent, échoués par les minces vagues qui noircissent.
La peau sur les eaux, ils voguent muets avec leurs ficelles salées acides.
Les regrets humides sont entremêlés de bonnes intentions.

Vogue, tendre vague à l’âme
Glisse sur les hublots du voyageur solitaire
Même si tes perles d’eau brillent de ténèbres
Le soleil se montre pour les dessécher.

 
Ces humbles voyageurs, tableaux d’arrimage
Transpirent l’orage et le ciel d’été
Ces hublots de voyage, tableaux d’amarrage
Ces yeux capitaines en croisière éternelle

Les yeux aiment voyager deux par deux, la solitude divisée en dieux                                               Pour que les poings noirs foudroyants de l’iris se desserrent,
Les yeux aiment voyager accompagnés, l’incertitude révisée à deux
Pour que les pupilles gourmandes puissent trouver l’amour en dessert.

 

D’un œil à l’autre, ils devinent, ils savent, ils deviennent.
Ils sont calmés par les tempêtes et sont passionnés par la douceur des cieux ;
Ces hublots voyageurs détruisent la mort en tout temps et en tout lieux.