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Zéro

Répandus mon corps mon ciel mes sens

Insoumis les enfers liés à mon esprit étendu

La Terre me porte endormie jusqu’à l’enfance

Cognent les paradis sous ma voix mésentendue

 

De mes pupilles agitées finies d’être épuisées

Réveiller l’aurore qui m’accueillera, paupières relevées

Franchir l’éveil des sentiments les plus sûrs, la nuit enlevée

Ouvrir les mains, les mots, les tons, les temps, les murs,

De mes pupilles remises à zéro, ressuscitées pures

Recouvrir le visage mort d’espérances cousues

Ne plus traverser livide de remords imbue

 

Mes regards dévouent, mes regards dévouent

Le Zéro qui égare, qui dénoue

À devenir un nombre debout,

À oser un incalculable début

 

En silence en syllabes

La bouche reste capable

De prononcer les hauts

Sans qu’on sonne

la langue se manifeste

sans personne

sans défaites,

le Zéro

 

Mes regards avouent, mes regards avouent

Les origines creusées ne demeurent

Si le vide ne s’écrase de tout son long

Et ne faiblit au-delà des frontières

qui au Zéro donnent l’élan

Pour renfermer le tout

 

 

Minuit tombe, mes doutes sous zéro

Demain géant m’apaise d’étreintes

Le sommeil en bataille, mes cheveux

Héroïques au sommet de mon oreiller

Je porte à mon front la peur éteinte

La bouche qui commence à rêver

Réveille le plus simple vœu

D’être plus qu’un numéro.

 

 

Crédit image: Nathalie Montel, artiste peintre

Image trouvée sur: https://www.artmajeur.com/es/art-gallery/nathalie-montel/67749/calin-du-soir-nathaie-montel/9986338

Hublots voyageurs (V.2)

Des ronds roulant le long de la ligne
Des courbes creusant les larmes marines
L’horizon accueille ses enfants
Ces fenêtres en forme de télévision
trimballées par la mer en détresse

 
Voyageurs hublots
Aux carcasses bagarreuses
semblent maîtriser les courants
sur un air de jeunesse matelot
Semblent caresser les vagues heureuses
jusqu’à ce moment

Moment où
Les hublots, grattés de fond en ombre par l’outil du temps,
se lassent, échoués par les minces vagues qui noircissent.
La peau sur les eaux, ils voguent muets avec leurs ficelles salées acides.
Les regrets humides sont entremêlés de bonnes intentions.

Vogue, tendre vague à l’âme
Glisse sur les hublots du voyageur solitaire
Même si tes perles d’eau brillent de ténèbres
Le soleil se montre pour les dessécher.

 
Ces humbles voyageurs, tableaux d’arrimage
Transpirent l’orage et le ciel d’été
Ces hublots de voyage, tableaux d’amarrage
Ces yeux capitaines en croisière éternelle

Les yeux aiment voyager deux par deux, la solitude divisée en dieux                                               Pour que les poings noirs foudroyants de l’iris se desserrent,
Les yeux aiment voyager accompagnés, l’incertitude révisée à deux
Pour que les pupilles gourmandes puissent trouver l’amour en dessert.

 

D’un œil à l’autre, ils devinent, ils savent, ils deviennent.
Ils sont calmés par les tempêtes et sont passionnés par la douceur des cieux ;
Ces hublots voyageurs détruisent la mort en tout temps et en tout lieux.

 

 

 

 

Sur la route (V2)

Je promène mon âme loin du mauvais temps

Sur la route de chic faune

Je pars le cœur en tête

Et je garde le courage pour la fin,

Pour pouvoir te regarder,

Demander à ton âme de m’accompagner.

 

Le pas d’avant, le pas d’après ouvrent les passages des pensées clandestines et on rencontre les esprits frères qu’on estime. On ne cesse d’applaudir intérieurement leurs sourires magiciens qui ont pris le contrôle de notre humeur vulnérable. C’est du sang neuf qui circule dans nos veines, c’est du bon sens qui circule dans nos peines.

 

Parée de mes deux lampions en foire, j’ai pris ta main pour de bon

Même sur les doutes de briques chrome

Nos rires gambadent, clichés, sur des airs de chansons à répondre

L’ennui s’endort, ôté du plein de vide.

 

La clarté de la route dégage la solitude qui nous maudit. Pour damner la faim éternelle des propriétés appauvries, est donné le parfum des Seychelles de délices jaunes provenant de l’héritier des terres qui n’ont jamais soif. Héritier qu’on appelle en prière, qu’on perd de vue.

 

Devant nous, nos paroles tournoient, aiment sans faute

Parviennent à s’échanger leurs regards, leurs royaumes

Les mots se soudent par une puissance qui ne se gêne pas

Étoffés comme des lions,

Volontés d’épouvantails !

 

La pluie de nos baies vitrées renforce notre paysage. Chaque goutte, comme celle que Dieu nous partage quand le ciel est gris, permet de rafraîchir un cœur très chaud. Que mes pleurs éteignent la douleur de trop qui croque ton visage d’acier.

 

Donc

 

L’ancre est dans nos yeux, on se fait une levée d’ancre ?

L’encre est dans nos vœux, on se fait du sang d’ange ?

Je voyage les yeux fermés, voyeur, j’aime sans arrêter. J’ai peur sans pleurer. Il n’y a de trêve notable sans traverser vulnérable l’espace de temps dans la tête laboratoire. Je suis tombé dans les nuages depuis la Terre, et de toute évidence, je ne peux y remonter maintenant. J’ai les émotions ouvertes; même convoyeur, mon esprit tremble de partout.

Je descend la rue à moitié vraie à moitié fausse. Une porte sans histoire termine le trottoir témoin des appartements figés. Si je la franchis, il me semble qu’elle me ramènera à l’allée de l’appartement du sous-sol du coin de la rue, à première vue. Pourtant, je débarque ailleurs. C’est une large allée qui veut m’amener vers un parc majestueux au grand nom. Enfin je le suppose, après avoir mis le regard dans les arbres aux couleurs chaudes placés sur les côtés de cette grande allée. Je marche, ça sent l’automne. Le vent est là, mais ne me fait pas encore mal, même rendu au bout du chemin.

Il y a une île au loin qui supporte plusieurs châteaux , île qui domine les eaux. Le paysage est mythique. Mais je constate le ciel, il est gris. La température est plus que moyenne; je m’inquiète légèrement. Soudainement, quelque chose de sombre sort des eaux, à la vitesse d’ un coup de poing vers le ciel. Je suis apeuré, je me retourne vivement et je cours vers la porte. Cependant, je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’oeil derrière mon épaule. Je m’arrête.

Ce n’est pas un monstre. C’est un chêne géant qui a poussé. Il s’impose , détruisant ma vision de tout le reste du monde. Ses branches couteaux de matière d’ombre sont mises en valeur par un coucher de soleil qui essaie de déchirer les nuages. Le tableau est frappant. Mais toute cette écorce prédatrice, qu’est-ce que cela signifie? Le morceau lumineux du ciel continue de m’interpeller.

C’est la force créatrice.

Je revis, les yeux ouverts cette fois-ci. Je m’assois. Mon dos recousu par les créatures m’élance quelque peu. Plus de vaisseaux qui passent. Que des silhouettes fantômes. Étrange.

Mais pas autant que ce que je vois devant moi. C’est un immense chêne qui n’a plus de fin. Je le connais. Il est à présent hors de moi. J’ai finalement créée la zone entre moi et ici. Je m’avance. Mes créatures sont suspendues sur les branches tordues qui défient la nuit.

Je grimpe, je défie la Terre moi aussi. Je n’ai plus rien à perdre, j’ai déjà perdu mon vaisseau. Je ne m’abattrai pas encore ici. L’écorce ne me fait pas glisser, mes pieds savent où s’accrocher. Mes créatures me suivent maintenant, car je les dépasse. Je me pousse vers le haut, toujours, et je me dirige vers une branche solide.

Debout, au sommet des vagues de vies, j’apprends. Le bas grouillant des activités terriennes souvent identiques est vraiment petit. En haut, les sentiments prennent de la grandeur, pour de vrai. C’est décidé, je vais rattraper l’espace même si j’ai pris racine sur les terres anciennes. Et rattacher le monde d’en bas à un monde plus élevé pour qu’il puisse se tirer du néant qu’il se crée de lui-même.Garantir le monde ici bas, c’est donc l’agrandir avec des idéaux puissants. J’imagine que créer un pont entre le réel et l’inconnu est un bon début.

Un jour, je serai à bord d’un vaisseau. Qui accepte les créatures. Mais en attendant, je vais aller sauver le monde.