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Au Café des Angoisses

Mademoiselle

Était à la table

Tableau de gens

 

Refermait son cœur

Sans couvert

Couverture d’automne

 

Séchait ses peurs

Non traversées

Travers des lignes de mademoiselle

 

Le vent se rafraîchit, le temps versé

Les couleurs tombeaux vivent, l’envie de vivre commandée

 

Les serveurs de sirop aimable

Apportent le désert

Pour les madame et monsieur des banquettes

Qui mangent les plats effrontés

À la bonne franquette

 

Le verre d’eau,

À peine bu,

Est vide

La tête de mademoiselle

Ne s’y est pas noyée

Ne s’y est pas prêtée

Elle a attrapé foi,

C’est évident

 

Mais le verre d’eau reflète

Très bien même

Le tableau d’automne,

Les couvertures des gens

Mademoiselle désalignée

 

Mais le verre d’eau reflète

Très bien même

Le bleu

Le vert

La vague salée au bord de son œil

 

Mademoiselle,

Voulez-vous autre chose?

 

Femme à effacer

Je prends le temps de regarder les âmes qui sont en train de se passer. Les âmes chaudes, les âmes froides, les âmes étiques, les âmes intactes. Les âmes dépassées. J’y dépense tout mon regard pour y gagner ma vie.

 

Je suis la femme à effacer, la volonté de femme retracée. J’absorbe de loin les autres au dos pensant. Et j’ai frôlé des mots lancinants, des images d’accidents. J’ai emprunté les voies dans le fond des gorges pour délacer les pensées qui se lassaient.

 

S’il te plaît, si ta mine affreuse écrit sur ton cœur de papier, laisse-moi être ta femme à effacer.

Sur la route (V2)

Je promène mon âme loin du mauvais temps

Sur la route de chic faune

Je pars le cœur en tête

Et je garde le courage pour la fin,

Pour pouvoir te regarder,

Demander à ton âme de m’accompagner.

 

Le pas d’avant, le pas d’après ouvrent les passages des pensées clandestines et on rencontre les esprits frères qu’on estime. On ne cesse d’applaudir intérieurement leurs sourires magiciens qui ont pris le contrôle de notre humeur vulnérable. C’est du sang neuf qui circule dans nos veines, c’est du bon sens qui circule dans nos peines.

 

Parée de mes deux lampions en foire, j’ai pris ta main pour de bon

Même sur les doutes de briques chrome

Nos rires gambadent, clichés, sur des airs de chansons à répondre

L’ennui s’endort, ôté du plein de vide.

 

La clarté de la route dégage la solitude qui nous maudit. Pour damner la faim éternelle des propriétés appauvries, est donné le parfum des Seychelles de délices jaunes provenant de l’héritier des terres qui n’ont jamais soif. Héritier qu’on appelle en prière, qu’on perd de vue.

 

Devant nous, nos paroles tournoient, aiment sans faute

Parviennent à s’échanger leurs regards, leurs royaumes

Les mots se soudent par une puissance qui ne se gêne pas

Étoffés comme des lions,

Volontés d’épouvantails !

 

La pluie de nos baies vitrées renforce notre paysage. Chaque goutte, comme celle que Dieu nous partage quand le ciel est gris, permet de rafraîchir un cœur très chaud. Que mes pleurs éteignent la douleur de trop qui croque ton visage d’acier.

 

Donc

 

L’ancre est dans nos yeux, on se fait une levée d’ancre ?

L’encre est dans nos vœux, on se fait du sang d’ange ?

 

Je suis baignée dans les épaisses eaux,

Je suis baignée dans la viscosité d’espèce.

Même si mon visage liquide est sans venin,

Les couleurs s’emparent de mon corps.

Elles glissent et glacent,

Elles cassent et lissent,

Elles coiffent ma chevelure.

 

Depuis le début de mes heures leurs jets d’encre se déversent sur mes pensées blanches

Pages de jeunesse , pages d’habitudes, là où fleurissent les traits de tous mes êtres

Les passions maîtresses ont tracé l’histoire de toute une génération de moi.

 

 

                                                           Ces sentiments d’humains!

Quand les vibrations dérangent des cordes sensibles,

c’est des quintessences assassines que la musique accorde à sa cible

La cible peut prendre la clé des chants, mais elle se condamne

Et condamne le son à couler jusqu’au fond de son âme.

 

 

  Ces sentiments d’humains!

Le monde court sous les averses de sentiments

sous des sentiments de faux , sous des sentiments mutilés

sous des sentiments de mégère , sous des sentiments déformés,

sous les sentimenteurs, les sentimoindres, les sentimonstres.

Les esprits acides aiment dévorer les chairs.

Ces sentiments d’humains.

Les cœurs en retard guident les têtes en avance;

Les longs viols des âmes se poursuivent.

Les passages du temps sont des fausses notes;

On répète en boucle les mélodies maudites.

Les vicieux n’ont pas compris le tempo

Quelles langues de vipères les ont mordus?

Ainsi,

Ils transportent des bonheurs à tout chasser,

Ils esquissent les enfants qui parlent,

Ils sont la grâce des coups de foudre,

Ils sont le coup de grâce dans une bataille,

Ils font la grandeur d’une misère,

Ils dessinent un paysage de fin du monde,

Les sentiments humains.

Dame de coeur

Pour le temps de quelques mini minutes, redeviens la machine à écrire . Sans faire la tête, cours exploser la fête avant de t’endormir. Reviens refaire ton cinéma sans mains essoufflées sur la blanche neige aveuglante de Word. Anime-toi à travers quelques lignes que tu auras créées, réécris le monde entier , le sentier vers ton univers inachevé, réanime-toi. Donne tes sourires quelque part même si la nuit défile, laisse filer ton esprit extraverti à travers ta bouche introvertie. Même si tu enroules beaucoup de pensées pour les préserver, elles vont se perdre, se froisser , se déchirer. Fais de l’ordre, dompte tes mots et dérange le désordre de tes réflexions.

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Quand il faut écrire à gorge déployée , écoute juste ta musique et parcours la page. Assemble juste une partie de toi-même que tu ne peux donner aux autres, fais-toi un château de cartes. Après tout, n’es-tu pas une dame de cœur qui aime dormir sous quelques murs fragiles? Je veux dire, tu sais te reconstruire, encore et encore, même après mille souffles, avec ou sans compagnons. Même s’il peut n’y avoir que des chiffres pour murmurer des années, ce sont des cartes qui semblent donner une force au cœur du château. Des chiffres qui parlent de toi en secret, des chiffres qui parlent de ce que tu fais. Voilà les nombres de fois où tu te passionnes même pour un rien.

 

Tu es là, tu finis d’écrire. Encore une centaine de minis minutes qui vient écraser l’horloge de ton écran. Mais ton écran n’est plus blanc. Tu as juste inscrit ce qui te tenait à corps, même si ce ne sont que des mots gênés. Au moins tu as su cette nuit que tu avais un château de cartes, et pas n’importe lequel, mais un qui a assez de pouvoir pour abriter une dame de cœur.