Ils chauffent sous les doigts , crèvent sur des bûches en papier.
Ils s’éteignent au non de la loi, crépitent sur des instincts d’envie.
Les mots enveloppes de tous les droits croupissent dans le foyer.
Le courrier brûle des instants de vie.
Je rature, je me réécris pour me lire
Je sature, j’écoule l’encre pour m’élire.
Encore une catastrophe rimée
pour la statue du moi sur le quadrilatère des lignes brouillées.
Des phases qui griffonnent l’âme de ma tête enfouie
sous le cœur trop lâche et sans foi.
Mais je suis phrases,
J’ai besoin d’un tortionnaire,
J’ai besoin du dictionnaire.
Les travailleurs épuisés ferment l’usine du langage,
Leurs sales heures n’ont vomi qu’un vinaigre salaire.
Et une parole mourante au bord de la grève
plongera jusqu’au bord des lèvres
pour se suicider, crevant l’écran,
Star droguée de névrose engloutie par le cran.
Ma peau n’est qu’un ensemble de minuscules détachées
écrasées par des majuscules attachées
Rien n’est effacé, ni la parole de demain,
ni l’écrit d’hier, ni le geste de maintenant,
je suis à vie de mes propos tenancière.
Au-dessous du palindrome ,
Au dessus de l’abréviation,
Délétères lettres de l’Alpha bête
Nous sommes.
Leçon aigue de l’esthète
en pleurs au bout du piano,
Cette syntonie du syndrome du sacrifice,
Distance de la constance,
Nous assomment.